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Comment favoriser la réussite de sa thérapie en choisissant bien son·a psychologue ?

Dernière mise à jour : 10 févr. 2021



Entre orientation méthodes, outils et pratiques cliniques


Qui n'a jamais eu de retours négatifs d'ami·es à la suite d'une prise en charge thérapeutique avec un·e psychologue ? Qui n'a jamais eu de mauvaises opinions voire des a priori négatifs sur les psychologues ? Si de nombreux mythes et croyances perpétuent autour de la pratique des psychologues, la connaissance sur les différentes pratiques des psychologues, elle, ne grandit pas.


Plusieurs raisons peuvent empêcher de réussir pleinement sa thérapie voire de la mettre en échec comme par exemple le fait de se sentir jugé·e par le thérapeute, de le trouver trop silencieux ou à l'inverse trop bavard, pas suffisamment à l'écoute, de vous faire parler de sujets que vous trouvez sans lien avec votre problématique à traiter, etc. Si chacun des exemples peut amener à considérer que c'est plutôt l'aspect relationnel qui n'a pas marché entre vous et le thérapeute, il peut s'agir en fait, d'aspects beaucoup plus simples que ça, à savoir celui de la différence entre les thérapeutes et surtout de leur pratique! En effet, la méconnaissance des différent·es practicien·nes qui gravite autour de la santé psychique et surtout, des différents types de pratique existants pour accompagner les patient·es peut fortement nuire à la qualité de la relation avec le·a thérapeute et au processus thérapeutique. Il est vrai que peu le savent, mais les techniques pour traiter les souffrances psychiques sont multiples et variées. Il n'existe donc pas UNE méthode universelle pour accompagner son·a patient·e mais bien plusieurs en fonction de la formation universitaire et personnelle (conférences, lectures, formations annexes, etc.). En fonction de l'université où les·a psychologues ont étudié·es, les orientations théoriques, méthodes et outils varient et peuvent être jusqu'à drastiquement opposés. Ainsi, il est totalement possible de choisir un·e practicien·nes qui ne sera pas en adéquations avec vos attentes et surtout avec vos besoins.


Cet article a pour but de vous expliquer les différences entre les practien·nes gravitant autour de la psychologie et du bien-être, ainsi que de vous exposer les différentes techniques et méthodes utilisées par chacun d'eux. Ainsi, à la fin de cet article, vous aurez je l'espère, des clés pour mieux choisir votre practien·ne en fonction de vos attentes et besoins, et ainsi assurer la réussite de votre prise en charge.


Alors pour bien choisir son·a thérapeutes, voici 3 informations à ne pas négliger:


1. LES DIFFÉRENTS PRACTICIEN·ES :


Le·a psychiatre


Le·a psychiatre est un·e médecin spécialisé·e en psychiatrie. Ils ou elles sont formé·e à établir un diagnostic et à prescrire des médicaments psychotropes (antidépresseurs, anxiolytiques, neuroleptiques, somnifères, etc.). S’ils ou elles sont formé·es à la psychologie, alors des thérapies par la parole peuvent être proposée (orientation psychanalytique ou cognitivo-comportementale). Cependant, généralement la prise en charge est médicamenteuse.


Le·a psychiatre est préconisé·e quand

  • Vous souffrez d’un trouble sévère (dépression lourde, trouble bipolaire, schizophrénie, addiction sévère, etc.)

  • Vous avez besoin d’un suivi médicamenteux

  • Vous ne souhaitez pas faire de psychothérapies par la parole


Le·a psychologue clinicien·ne

Titulaire d’un Master 2 (bac+5), il ou elle est capable de prendre en charge tous types de difficultés d’ordre psychique et émotionnel. Son expertise l'amène à traiter la personne sur plusieurs plans comme le niveau interpersonnel, émotif, comportemental et cognitif. Il·elle préconise les thérapies par la parole et ne sont pas autorisé·e à diagnostiquer ou à prescrire des médicaments. Pour la pratique clinique, il existe plusieurs orientations théoriques ainsi que plusieurs méthodes et outils que les psychologues vont choisir durant leur parcours universitaire et à travers leur pratique.


Le·a psychologue est préconisé·e quand

  • Vous avez besoin de parler de ce qui vous arrive

  • Votre souffrance peut se régler sans médicament

  • Vous avez besoin d'être écouté·e

  • Vous avez besoin de guidance, d'aide à la réflexion pour comprendre votre situation, faire un choix

  • Vous vous sentez déprimé·e, mal, mais vous ne savez pas pourquoi

  • Vous venez de vivre un évènement de vie difficile et vous avez besoin de soutien pour le traverser

  • Vous avez des difficultés relationnelles

  • Vous vous sentez constamment débordé·e

  • Vous entretenez une relation toxique avec une personne, ou bien avec la nourriture, le sport, etc.

  • Vous n'avez plus confiance en vous

  • Vous avez du mal à gérer vos émotions

  • Vous avez des TOC, phobies, anxiétés invalidantes

  • Vous avez des douleurs somatiques (corporelles) non expliquées par un dysfonctionnement médical


Le·a psychothérapeute

Titre réservé et englobant tous professionnels habiletés à la pratique légale de la psychothérapie (soit les médecins, les psychologues et les détenteurs d'un permis de pratique). Le titre ne peut se porter seul toutefois et doit être ajouté à la profession ou formation de base. La psychothérapie est un ensemble de traitements psychologiques. Le psychothérapeute accompagne son client dans un processus de changements importants afin de soulager et même d'éliminer des souffrances ou des états de détresse face à certaines situations vécues.



2. L'ORIENTATION THÉORIQUE ET LES MÉTHODES THÉRAPEUTIQUES ASSOCIÉES


Ce point est pour moi le plus important!

L'orientation du psychologue se fait majoritairement entre l'orientation psychanalytique et l'orientation cognitivo-compotementale (TCC). D'autres existent mais sont plus rares et ne seront donc pas développées ici.


L'orientation psychanalytique (analytique ou encore, psycho-dynamique)


Orientation qui utilise la méthode d'investigation des processus psychiques inventée par Sigmund Freud. La psychanalyse établit un lien entre les difficultés actuelles du client, ses expériences passées ainsi que les conflits refoulés et non résolus de son histoire personnelle. La personne est amenée à prendre conscience de l’influence de ces conflits sur son fonctionnement afin de les comprendre et de s’en dégager graduellement.


Attention : n'importe quel·le practicien·ne peut se déclarer psychanalyste. Il est donc important de vérifier que le·a psychanalyste que vous allez consulter est également soit psychologue soit psychiatre ou, au moins, affilié à une société psychanalytique reconnue.


Les techniques associées

Historiquement le·a patiente est allongé·e sur un divan, dos au psychanalyste.

Le·a psychanalyste intervient peu lors des séances, la parole est majoritairement donnée au·à la patient·e qui va élaborer par association libre qui invite à "dire tout ce qui vient, comme cela vient". Le symptôme est pensé comme l'expression d'un conflit psychique inconscient. Les symptômes sont l'expression d'une singularité, d'une histoire particulière et d'une logique inconsciente refoulée. Analyste et analysant·e vont donc partir à la recherche des traces d'un passé enfoui et d'une histoire à reconstruire.


Préconisé quand

  • Vous avez le temps

  • Vous souhaitez revenir sur votre enfance

  • Vous souhaitez trouver et comprendre les liens entre votre enfance et votre vie actuelle

  • Vous ne souhaitez pas forcément de conseils pragmatiques et opérationnels à mettre en place au quotidien

  • Le fait de parler sans que le·a psychanalyste vous réponde ne vous pose pas de problèmes

  • Vous êtes en accord avec les théories sur l'inconscient, les éléments refoulés, l’œdipe, etc.


Les Thérapies Cognitivo-Comportementales (TCC)


Basées sur l’idée selon laquelle les difficultés psychologiques sont liées à des pensées ou à des comportements problématiques. Le·a psychologue qui adopte cette approche utilise différentes techniques et stratégies afin d’aider son client à modifier ses comportements, ses pensées et ses émotions afin d'être plus heureux, plus serein.

Avec les TCC ce sont des changements qui sont donc opérés (et non, une compréhension de sa vie passée comme avec la psychanalyse).

Les changements peuvent être :

  • Cognitifs: comment travailler sur ses pensées pour influencer son quotidien et lutter contre les distorsions cognitives (exemple: j'ai pas été invité à une soirée = personne ne m'aime, j'ai raté mon examen = je suis nul/le en tout)

  • Émotionnels: comment travailler sur ses émotions pour influencer son état actuel, comment bien gérer ses émotions pour quelles ne soient plus invalidantes

  • Comportementaux: comment changer son comportement pour influencer son état. L’idée est moins de supprimer le comportement visé mais plutôt d'apprendre une nouvelle séquence comportementale plus compatible avec une vie agréable pour le·a patient·a (traitement des phobies par exemple).

Les techniques associées

Les TCC sont issues de la psychologie scientifique expérimentale et se réfèrent au DSM V pour établir un diagnostic. Ce sont des thérapies de l'ici et maintenant dont le but visé est l'apprentissage de nouvelles façons de faire afin de se départir de celles qui font souffrir. En d'autres termes, Les TCC peut vous aider à modifier votre façon de penser (l’aspect cognitif) et votre façon d’agir (l’aspect comportemental). Ces changements devraient améliorer votre état émotionnel. Contrairement à la psychanalyse, cette thérapie est centrée sur vos problèmes actuels. Les TCC sont des thérapies brèves où le patient et le thérapeute collaborent activement. Dans les premiers temps, une analyse concrète de la situation problématique actuelle comprenant les antécédents innés ou acquis, appelée analyse fonctionnelle, est réalisée. A partir de cette analyse, des objectifs concrets, réalistes et réalisables sont dégagés.


Préconisé quand

  • Vous souhaitez un changement rapide

  • Vous cherchez à comprendre votre fonctionnement psychologiqueVous souhaitez des solutions et conseils pratiques et réalisables au quotidien

  • Vous n'êtes pas contre l'idée de faire des exercices entre les séances si cela est nécessaire

  • Vous voulez changer votre attitude ou comportement face à certaines situations

  • Vous souhaitez discuter avec le·a psychologue durant les séances

  • Vous avez des TOC, phobies, difficultés relationnelles, addictions, trouble du spectre autistique, TDAH.


PRINCIPALES DIFFÉRENCES ENTRE LA PSYCHANALYSE ET LES TCC:
Les psychologues TCC ont une approche scientifique ainsi qu'une pratique non figée qui ne cesse d’évoluer en fonction des avancées scientifiques. Ce qui est le contraire de la psychanalyse qui est un courant non validé scientifiquement et dont la pratique est figée dans le temps (en référence à Freud). La dernière grande différence est que les TCC sont des thérapies brèves, c'est à dire, quelles font effet en quelques séances (en fonction de la problématique) alors que la psychanalyse est un processus thérapeutique long qui demande à revenir loin dans le passé du·de la patient·e.

Le courant intégratif


Mélange entre la psychanalyse et les TCC.


L'orientation systémique


Ces courants considèrent que les problèmes personnels surgissent et se maintiennent en raison de l’interaction entre une personne et son entourage. L’objectif de la psychothérapie systémique est de modifier les relations entre la personne et son entourage.



3. LES DOMAINES DE SPÉCIALISATIONS


Il existe de nombreuses spécialisations en psychologie, généralement choisie en Master. Elles peuvent être en rapport avec l'âge des patient·es (psychologue pour enfant, spécialiste des troubles du vieillissement…) et du domaine à traiter.

En voici quelques exemples:

  • victimologie (PTSD, victime de violences sexuelles, physiques, traumas, etc.)

  • troubles du développement (TDHA, troubles du spectre autistique, etc.)

  • troubles gériatriques (troubles neurocognitifs, dépressions, perte de motivation, etc.)

  • troubles psychiatriques (bipolaire, schizophrénie, expérience délirante, etc.)

  • troubles alimentaires (TCA, anorexie, boulimie, etc.)

  • Pertes sensorielles (vue, ouïe, odorat, goût)

  • dépression (perte de motivation, désillusion quant à son futur, incapacité de se projeter, perte du plaisir, idées noires, etc.)

  • TOC (peur de la saleté, de faire du mal aux autres, peur de jeter ses affaires, hypocondrie, préoccupation excessive pour la symétrie, de vérifier que tout soit fermé, etc.)

  • phobies (peur du noir, d'être enfermé/e, des gens, de vomir, des piqures, des insectes, etc.)

  • criminologie (personnes ayant une tendance aux comportements violents, actes de délinquances ou criminelles, etc.)

  • addiction (alcools, drogues, sports, etc.)

Ainsi, au même titre que vous allez consulter un médecin spécialiste en fonction de vos problèmes (dermatologue, ophtalmologue, gynécologue, etc.), il en va de même dans le choix de son·a psychologue. Il est vrai, que le·a psychologue peut, grâce à ses études, vous aider dans n'importe quels domaines, cependant, il·elle sera beaucoup plus performant dans ses domaines d’expertises.

Méfiez-vous des psychologues qui traitent TOUT et qui ont des expertises dans PLEIN de domaines. La connaissance dans un domaine est complexe, prend du temps et de l'expérience. N'hésitez donc pas à demander au psychologue que vous contactez s'il/ elle est compétent·e dans le champ de votre problématique et si ce n'est pas le cas, demandez-lui de vous renvoyez vers quelqu'un qui l'est.


L’important est donc de bien réfléchir à quel type d’approche thérapeutique vous inspire confiance et, parait être la meilleure pour répondre à votre problématique selon vos attentes et besoins.

Ainsi, vous vous assurez d'un maximum de réussite et de satisfaction par rapport à votre prise en charge thérapeutique.


Vous avez maintenant quelques clés en main pour bien choisir votre thérapeute, et je l'espère, favoriser la réussite de votre processus thérapeutique.


N'hésitez pas à commenter si vous avez des questions :)


A bientôt,

Lucie


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